dimanche 17 juin 2007

Oops !


Adam : Mais je voulais juste faire Tarzan... snif... et cette fichue branche a cassé... snif...

Eve : Allons allons, nous en sommes quittes pour la peur !


samedi 16 juin 2007

Le jardin des autres

Germinal aime bien le billet d'humeur qui clôt chaque mois son Gardens Illustrated, sous la plume de Frank Ronan.

Voici, en substance, ce qu'il écrit dans le numéro de juin :

Il n'y a que deux sortes de jardins : le vôtre et celui des autres. Mais le jardin dont on a la responsabilité est le seul jardin réel ; on en connaît le comportement, l'histoire... A l'inverse, quand on se trouve à visiter un autre jardin, on est exilé de la réalité. Le jardin des autres est un simple spectacle. Il est Autre.

C'est pourquoi il est si agréable de visiter les jardins d'autres jardiniers. Cela n'a rien de comparable avec le plaisir que l'on a chez soi, au milieu des plantes que l'on ne connaît que trop bien. Non, c'est le plaisir tout bête que l'on trouve à simplement regarder, sans être obligé d'essayer de comprendre.


Il y a des tas de plantes qu'on adore voir chez les autres, d'autant plus que cela nous évite d'avoir à les cultiver. A l'inverse, on peut se régaler chez les autres de plantes désirables mais tout a fait inadaptées à notre jardin, et qui y crèveraient instantanément. En pareil cas, le jardinier en visite doit rester stoïque...



Quelques recommandations à l'adresse du visiteur de jardins :

Vous serez bien inspiré(e) de vous munir d'un calepin et d'un stylo en état de marche, ce qui vous permettra de donner l'illusion que vous êtes réellement intéressé(e) de connaître les réponses aux questions distraites que vous posez poliment.

Si vous visitez le jardin d'une personne de votre connaissance, vous serez également bien inspiré(e) de vous souvenir des plantes que vous avez offertes à ladite personne et de les admirer comme il se doit, a fortiori si votre don était secrètement motivé par le désir de vous débarrasser de la plante en question.

Principe essentiel, mais très difficile à mettre en pratique : faites de gros efforts pour ne pas parler que de votre jardin alors même que vous êtes censé(e) admirer celui de quelqu'un d'autre.


Conclusion :


De même qu'il est nécessaire de rêver pour vivre, les jardins des autres sont nécessaires pour mieux nous faire apprécier le nôtre. Nous allons chez les autres pour voir comment faire telle ou telle chose, ou comment ne
pas la faire. Pour y trouver l'inspiration, ne serait-ce qu'a contrario...

Notre jardin ne nous semble jamais si beau que lorsque que l'on revient de visiter le jardin des autres... c'est tout l'intérêt de ces visites !



P.S. : Vous voyez, délicieuse Iris : vous réclamez, et Germinal traduit !

vendredi 15 juin 2007

Classe internationale

Effet de masse, c'est la classe...


Si on appelle ça "a drift of Achillea" avec l'accent néerlandais, on s'appelle Piet Oudolf, et c'est encore plus la classe...

jeudi 14 juin 2007

Le syndrome de "Boucle d'or"

Dès avant qu'il ait eu vent de l'existence des distançoirs en bois d'arbre qui permettent aux jardiniers soucieux d'équilibre de planter "en pied de marmite", Germinal plantait déjà ses vivaces par trois (au moins trois, plus si affinités, mais toujours en nombre impair)...

Malgré tous ses soins, le jardin de Germinal semble être sous le coup d'une malédiction : dans beaucoup des trios, ou triplettes ainsi plantées dans les règles de l'art et en respectant les distances de plantation ad hoc, il y a toujours, comme dans le conte, une grande plante, une moyenne plante, et une (toute) petite plante :


C'est vrai pour ce groupe d'euphorbes... mais Germinal doit confesser que le petit (tout devant) a été déplacé en fin d'hiver... à ce propos, après avoir fait mine de mourir, c'est maintenant lui qui a le feuillage le plus frais ; mais il n'a pas fleuri du tout ce printemps, contrairement aux deux autres !


Pour ce qui est de ce groupe d'Echinacea 'White Swan', Germinal jure qu'il il est innocent de toute manipulation après la plantation. On observe néanmoins le syndrome de "Boucle d'or" dans son implacable logique : une grande plante, une moyenne plante... et une toute petite plante !


mercredi 13 juin 2007

Bric à brac

Dans un coin sombre derrière le bûcher de Germinal, se cache une petite boutique des horreurs, un cabinet de curiosités...

Ce bric à brac de vieux outils rouillés a été légué à Germinal par les anciens occupants des lieux. La plupart de ces vieux fers pèsent chacun aussi lourd qu'un âne mort... Germinal se dit qu'ils devaient être sacrément musclés, les jardiniers préhistoriques !

Mais Germinal a peut-être trouvé le moyen de redonner vie à certains d'entre eux...



mardi 12 juin 2007

Patates, sulphate et dents de lion

Un poème, ça faisait longtemps... Un poème irlandais, de Patrick Kavanagh (1904-1967), qui fut vraiment paysan avant de monter à Dublin et de faire le poète pour de bon.

Le sulphatage des pommes de terre est ici prétexte à une célébration des petits riens qui font la vie belle.

Deux belles images à retenir : les roses commes des jeunes filles suspendues du ciel, et les pissenlits qui montrent à qui veut bien le voir leur coeur mal-aimé... Germinal adore, lui qui a commencé à jardiner en contournant les pissenlits avec la tondeuse !



Spraying the Potatoes


The barrels of blue potato-spray
Stood on a headland in July
Beside an orchard wall where roses
Were young girls hanging from the sky.

The flocks of green potato stalks
Were blossom spread for sudden flight,
The Kerr's Pinks in frivelled blue,
The Arran Banners wearing white.

And over that potato-field
A lazy veil of woven sun,
Dandelions growing on headlands, showing
Their unloved hearts to everyone.

And I was there with a knapsack sprayer
On the barrel's edge poised. A wasp was floating
Dead on a sunken briar leaf
Over a copper-poisoned ocean.


The axle-roll of a rut-locked cart
Broke the burnt stick of noon in two.
An old man came through a cornfield
Remembering his youth and some Ruth he knew.

He turned my way. 'God further the work'.
He echoed an ancient farming prayer.
I thanked him. He eyed the potato drills.
He said: 'You are bound to have good ones there'.

We talked and our talk was a theme of kings,
A theme for strings. He hunkered down
In the shade of the orchard wall. O roses
The old man dies in the young girl's frown.

And poet lost to potato-fields,
Remembering the lime and copper smell
Of the spraying barrels he is not lost
Or till blossomed stalks cannot weave a spell.

lundi 11 juin 2007

Le mystère Nevada

C'est juste, Anita dit vrai, Germinal n'a pas jusqu'ici montré Rosa Nevada en fleurs. Réparons cette lacune, avec une photo du début de l'avalanche le premier mai (on voit plein de boutons prêts à s'ouvrir) ; après, Germinal est allé se mettre à l'abri sans prendre d'autres photos, de peur d'être submergé sous les pétales immaculés...



L'an dernier, le sujet ci-dessus représenté a joué un bon tour au jardinier : il a commencé par fleurir blanc, normal. Puis il a offert une remontée rose !

Cette année, la remontée vient de débuter, mais les fleurs restent blanches : mystère !

Quelqu'un saura-t-il éclairer la lanterne de Germinal ?


dimanche 10 juin 2007

On fait comme on a dit


Adam : Quelle barbe, à peine nos pudiques feuillages envolés, les paparazzi rappliquent... Allez, du balai !

Eve : Faites un peu attention mon cher, vous avez failli m'éborgner... Et laissez donc ce marchand de pommes tranquille!

samedi 9 juin 2007

Like a virgin

Aujourd'hui, le billet sera tout de candeur et de fraîcheur virginales. Donnons le ton, avec Salvia sclarea 'Vatican White' qui déploie son surplis froufroutant :


Développons le thème blanc avec ce frais pavot, d'abord semé par les blanches mains de Germinal, et qui se resème depuis tout seul, où bon lui semble :


Finissons en beauté, avec la perfection toute pure de la première fleur de remontée de Rosa Nevada, qui succède à la spectaculaire avalanche du début du printemps :



P.S. : Germinal donnera bientôt des nouvelles du "truc", distançoire XVIIIème en bois d'arbre, tuteur à petasites du Néoliptique ou
tripodesolipède...

vendredi 8 juin 2007

Le truc

Germinal a trouvé un truc. Germinal est très fier d'avoir trouvé ce truc... mais Germinal ne sait que faire du truc qu'il a trouvé :


Il pourrait s'en servir comme d'un machin...



Ou comme d'un bidule...



Euh, non, pas un bidule !



D'autres idées, amis visiteurs ?

jeudi 7 juin 2007

Quelques fleurettes

Quelques fleurs au soleil, tout simplement, en attendant d'avoir plus de temps pour faire l'intéressant. Mais pourquoi bouder son plaisir ?



Si l'on jardine, c'est bien pour avoir, au bout du compte, le plaisir tout simple de ne rien faire et de regarder, comme l'enseigne dans sa sagesse le Jardinier Paresseux cher à certains d'entre nous...


Contempler les fleurs et rêver que l'on est une petite bête épicurienne qui se roule dans la soie des pétales...



mercredi 6 juin 2007

Toute ma vie, j'ai rêvé...

... d'avoir des tresses africaines blondes et de faire du body-building, comme la jardinière américaine Tracy DiSabato-Aust :



... tout songe n'est que mensonge, Germinal n'est pas l'auteur du désormais livre culte



qui a valu a Dame Tracy le titre de "Queen of Deadheading", que l'on pourrait traduire librement par
"reine de l'enlevage-de-tout-ce-qui-est-moche-
sur-une-plante-après-la-floraison".

mardi 5 juin 2007

Germinal sur vase

Il a plu ces jours-ci. Les agriculteurs beaucerons ont sûrement moins arrosé leurs champs. Le syndicat des eaux de la Juine a peut-être fait jouer les écluses... toujours est-il que le niveau de la Juine est (brièvement) remonté, et que Germinal en a profité pour mettre son canoë à l'eau.

A peine sorti de son jardin, on se sent très vite très loin, d'autant plus que, pour l'essentiel, les berges sont laissées en friche. Il était trop tard pour voir les iris d'eau en fleurs... le jardinier a dû se contenter d'orties à foison, parfois de consoude... la salicaire et la reine des prés, quant à elles, ne sont pas encore fleuries...


La promenade sous le soleil fut néanmoins agréable... puis il fallu entamer les manoeuvres d'accostage et se préparer à franchir le banc de vase qui ourle la berge de Germinal :



Et là, avec une seule pagaie et un frêle esquif chargé de femme et enfant(s), ce ne fut pas une mince affaire...



Il fallut toute la maestria aquatique du jardinier pour mener son monde à bon port, dans un style léger et élégant..




P.S. : le billet d'hier a donné lieu à des commentaires qui ont fait le bonheur de Germinal : grâce à Ed, An Oriant ne sera plus jamais anonyme ; grâce à Janet, tout le monde en sait un peu plus sur les moeurs des abeilles !

Quant à l'expression "tailler les abeilles", Germinal la trouve jolie et poétique, cela ne le dérange pas de ne pas savoir exactement quelle réalité technique elle recouvre...

lundi 4 juin 2007

Jardin ouvert

Un jardin ouvert, c'est bien, on y rencontre plein de gens gentils :

Laurent, venu faire une pause pendant son jogging derrière sa débroussailleuse...


Monique, jardinière émérite, venue constater l'avancement des îlots nouvellement plantés dans la prairie...


La conversation fut animée. Madame D. et Germinal écoutèrent Monique parler de son enfance dans le Bourbonnais, aux confins de l'Allier, de la Nièvre et du Cher, et de son Papa qui "taillait les abeilles"... du miel dégusté avec la cire des rayons... Laurent, apiculteur depuis peu, fut remercié une nouvelle fois d'avoir réintroduit des abeilles dans le voisinage... fin connaisseur de musiques populaires et poly-instrumentiste, il évoqua le folklore de ces contrées...



Pendant que Monsieur B. faisait "hop là!" sur le talus qui embaume la menthe...



Ah, les beaux jours !

dimanche 3 juin 2007

Ecoutez la différence !


Adam : Saviez-vous, ma douce et tendre, que tous les dimanches matins à partir de onze heures, les dénommés Jean-Claude et Monique sèment la
Panique au Mangin Palace sur France Inter ?

Eve : Je ne le sais que trop, mon bon Adam ; ils nous font d'ailleurs un tort fou... c'est de la concurrence déloyale !

Adam : Comment préserver notre audimat dans ces conditions ?

Eve : J'ai trouvé : dimanche prochain, j'enlève le bas... et vous aussi Adam !

samedi 2 juin 2007

Sensuels feuillages

Dans un commentaire publié hier 31 mai, Saint Médard a écrit : "derrière chaque pétasite se cache un continent".

Phrase suggestive et profonde, qui nous rappelle que derrière, ou sous, le jardin réel, se cache le jardin des rêves... Elle a fait penser Germinal à un poème du 17ème siècle où il est également question de géographie...



Madame, allons! mes forces au repos se refusent;
Je suis dans le besoin tant que je ne besogne.
Un ennemi ayant son ennemi en vue
Sans combattre s'épuise à demeurer debout.
Ôtez cette ceinture, brillant comme Orion :
elle encercle un monde bien plus beau. Dégrafez
Ce scintillant plastron qui défend votre gorge,
Arrêtant les regards des butors indiscrets.
Délacez-vous : ce carillon harmonieux,
Qui vient de vous, annonce l'heure du coucher.
Ôtez cet heureux busc, objet de mon envie,
De vous toujours si proche et toujours si tendu.
Votre robe en glissant offre un paysage beau
Comme les pré fleuris d'où l'ombre se retire.
Ôtez ce bandeau de métal et découvrez
De votre chevelure vivante le diadème.
Enlevez maintenant ces souliers et entrez
Sans crainte dans ce temple à l'amour consacré,
Ce lit moelleux : en robe blanche ainsi les anges
Nous visitaient jadis - et toi, ange, tu m'ouvres
Un ciel semblable au paradis de Mahomet.
Des esprits malins vont vêtus de blanc : ces anges
Des spectres en ceci se distinguent : les uns font
Se dresser nos cheveux, les autres notre chair.

D'errer donne à mes mains licence ; laisse-les
Passer dessus, dessous, devant, derrière et entre.
Ô toi mon Amérique, terre neuve pour moi !
Royaume plus sûrement gardé par un seul homme,
Ma mine de pierres précieuses, mon empire,
Que je suis bienheureux d'ainsi te découvrir !
Se soumettre à ces liens c'est être en liberté :
Où se pose ma main j'appose mon sceau.


Entière nudité, toutes joies te sont dues !
L'âme quitte son corps, le corps ses vêtements
Pour goûter des joies pleines. Les gemmes dont les femmes
Se parent, ce ne sont que pommes d'Atalante
Jetées aux yeux des sots pour que leurs bas désirs
Se portent non sur elles mais sur ce qui est leur.
Image ou riche reliure de livres faits
Pour les profanes, telle est femme ainsi parée;
Mais la femme est en soi notre livre mystique
Qui ne s'ouvre qu'à ceux que sa grâce imputée
Rend digne de le lire. et puisque c'est mon droit,
Tout aussi librement qu'à quelque sage-femme,
Montre-toi; rejette, oui, ce lin blanc :
Point d'innocence ici et point de pénitence.

Pour te donner l'exemple, je suis nu le premier;
Eh quoi ! Pour te couvrir te faut-il plus qu'un homme ?

John Donne, Elegy 20 :
"On his Mistress Going to Bed", 1633.

vendredi 1 juin 2007

Le haka des fourches

Inspection du matériel...


Hop là !


Concentrature...



A ma droite, Leborgne :



A ma gauche, Sneeboer :



Ah ben ça, la petite n'a pas encore fait toutes ses dents !



C'est parti : HAKA !


HOO !


HA !



Tu quoque !


mi fili !

On n'est jamais propriétaire d'un bon outil, on ne fait que le garder pour la génération suivante...


jeudi 31 mai 2007

Les géants de la prairie

Monsieur B. avait tort de s'inquiéter pour les Petasites de la prairie ! Les voici, en pleine forme, même s'il faudra encore attendre pour s'en servir de parasol :


Monsieur B. aime ses Petasites, il les bichonne à grands coups de bâton (ne dit-on pas en effet "qui bene amat bene
castigat" ?)...


... quitte à leur infliger quelque accroc, sous le regard béat de son jardinier de père, qui ne ne sait trop s'il doit s'offusquer ou se réjouir de voir sa progéniture déployer tant de zèle au jardin ...

Atteint de gigantophilie en milieu humide, Germinal a planté une amie pour les Petasites dans la prairie, à l'ombre de l'aulne : une toute jeune
Gunnera manicata qui, grâce à une magistrale contre plongée, donne déjà une idée de ce que le jardinier peut espérer après quelques années de soins assidus :

Le jardinier sur Juine se reprend à rêver... il remonte le fleuve Amazone à bord de sa pirogue... le soir, au bivouac, il s'abrite des pluies tropicales sous les feuilles de plantes étranges...