vendredi 23 février 2007

Totems

Le jardinier jardine pour s'élever, pour s'abstraire du monde. Le jardinier rêve son jardin comme centre du monde, comme paradis. Le jardinier jardine comme on lance un moulin à prières, bêchage et désherbage sont sa psalmodie...


Tout cela est vrai, sûrement. Mais en même temps, à mesure que son lopin se fait jardin, le jardinier jardinant toujours plus profondément s'enracine dans sa terre. Le jardinier est un païen qui voue un culte à la terre mère.





Jour après jour, il danse autour du totem, répétant jusqu'à la transe cette antienne sauvage : Omphalos, omphalos, omphalos...





Si le choix m'avais été donné, j'aurais installé des galets tirés de la Dordogne ancestrale...

Comme Derek Jarman à Dungeness, j'aurais pu tracer des cercles magiques, figures de perfection. Mais j'aime ces pierres sorties de la mer, obligeamment percées par les mollusques. Dans mon jardin, elles sont totems, sentinelles venues du fond des âges. Ou encore évocation du travail des hommes sur la nature, comme dans cet hétéroclite assemblage, où le gros galet épouse une vieille goupille de charrette trouvée dans un champ à l'abandon :



2 commentaires:

Anonyme a dit…

Et si l'on se coiffait de touffes d'euphorbes avant de danser autour du totem en entonnant "the fields of Athenrey" ?

Anonyme a dit…

A mon humble avis, la monarde "squaw" gagnerait à habiter ce jardin. Vous en prendrez bien un petit éclat, Germinal ?