samedi 31 mars 2007

Parenthèse

Une lourde semaine s'achève, il fait froid et humide... Germinal puise dans son stock d'images volées pendant ses "récréations" pour goûter le soleil dont le labeur l'a frustré cette semaine...



On ne dira jamais assez le pouvoir d'une fleur...



Germinal prend de la hauteur...



Respirez... soufflez....

vendredi 30 mars 2007

Nuitamment

Germinal lit et entend partout que le jardinier sachant jardiner doit à présent diviser. Diviser afin de multiplier ses plantes (vertige arithmétique...), diviser pour mieux régner sur son jardin...

Mais le jour, Germinal travaille...enfin il essaye... et les jours où Germinal ne travaille pas (?) il pleut... Germinal culpabilise...

Il ne reste à Germinal qu'une solution pour être un jardinier à la hauteur : diviser à la faveur de la nuit.



On voit ci-dessus trois pieds de Lobelia en instance de division.... et ci-dessous, un pied de Rudbeckia déjà brillamment divisé par trois ( 1 = 3 ! reprise du vertige arithmétique...).



Vive le jardinage moderne et efficace, hop la !

jeudi 29 mars 2007

Ruse de Sioux

Printemps précoce, copies délaissées... (dicton janvillois)


Une prise de conscience s'impose...


Six P.D.C. * en souffrance, c'en est trop ! Germinal prend le taureau par les cornes :


C'est le premier pas qui coûte... on y prendrait presque plaisir...



... d'autant plus que Germinal sait joindre l'agréable à l'utile !


* Paquets De Copies (NDLR)

mercredi 28 mars 2007

Feuilles d'herbe

Germinal, qui côtoie de nombreux jeunes gens, les entend souvent vanter les mérites de l'herbe... D'après ces jeunes jeunes gens, comparé à l'herbe, le purin d'ortie serait du "pipi de chat". Germinal, même s'il se réjouit de constater que la jeune génération a la fibre verte, ne comprend pas très bien ce que les jeunes gens veulent dire...

Mais Germinal veut rester moderne et dans le coup ; de plus, il est déjà las d'entendre les premiers vrombissements des tondeuses du voisinage en proie à la fièvre de ce printemps précoce...

Il a donc décidé de faire pousser de l'herbe... pour le moment, ce n'est pas spectaculaire, mais Germinal est patient...



I loafe and invite my soul,
I lean and loafe at my ease.... observing a spear of summer grass.

Walt Whitman, Leaves of Grass, 1855.

mardi 27 mars 2007

L'Homme rapaillé

Il arrive que Germinal manque de temps... voici donc les mots du Québécois Gaston Miron, dans un extrait de son poème "La Marche à l'amour", tiré du recueil L'Homme rapaillé, de 1970 (Poésie Gallimard 1999) :



... tu viendras tout ensoleillée d'existence
la bouche envahie par la fraîcheur des herbes
le corps mûri par les jardins oubliés
où tes seins sont devenus des envoûtements
tu te lèves, tu es l'aube dans mes bras
où tu changes comme les saisons
je te prendrai marcheur d'un pays d'haleine
à bout de misères et à bout de démesures
je veux te faire aimer la vie notre vie
t'aimer fou de racines à feuilles et grave
de jour en jour à travers nuits et gués
de moellons nos vertus silencieuses
je finirai bien par te rencontrer quelque part
bon dieu !
et contre tout ce qui me rend absent et douloureux
par le mince regard qui me reste au fond du froid
j'affirme ô mon amour que tu existes



Germinal aime arpenter sa prairie humide, il l'a déjà dit... il est content de ces deux photos prises hier après-midi pendant une trop brève récréation : ce qui lui plaît, c'est la façon dont le détail y est transformé en élément majeur du paysage... soudain la fleur rivalise avec l'arbre, et part à l'assaut des nuages, les merveilleux nuages...

lundi 26 mars 2007

Des journées entières dans les arbres

Germinal, qui a pris goût aux visions de plantes psychédéliques, a envie de commencer cette nouvelle semaine en rêvant encore.

Il rêve d'une lande battue par les vents, peuplée d'arbres magiques qui se parent de couleurs étonnantes, et son rêve se réalise...


Il rêve d'une grasse prairie où trônerait un arbre bleu Klein... l'arbre apparaît, en majesté : ce sont les vaches qui vont être contentes !


Explorateur de contrées hostiles, Germinal voit un arbre mort au beau milieu du désert renaître en buisson ardent...


Et c'est une nouvelle semaine qui commence...

Allez, aimables visiteurs, Germinal est d'humeur partageuse... Ces arbres colorés sont le fruit du travail d'une artiste britannique, Philippa Lawrence, qui donne une nouvelle vie à des arbres morts, au Pays de Galles et ailleurs, en les emmaillotant de bandes de coton de couleur. Vous pourrez en apprendre davantage sur ce projet en cliquant sur son nom ci-dessus !

Bonne semaine en couleur !

dimanche 25 mars 2007

Psychédélique

Hier, il faisait gris, il faisait froid, il pleuvait... Pour rester à l'abri, Germinal descendit dans sa cave afin d'y inspecter sa réserve de purin d'ortie. Stockée en bidons de cinq litres, cette réserve date de l'automne dernier, elle est destinée à fournir le premier coup de fouet printanier au jardin, alors que les orties nouvelles sont encore trop peu développées pour être utilisées.

Germinal n'est pas peu fier d'avoir été prévoyant et organisé, cela lui arrive si rarement...


En remontant de la cave, Germinal ne sentait plus la pluie... il se sentait léger, gai comme un pinson...il laissa ses pas le conduire en bord de Juine. Germinal trouvait son jardin vraiment très beau, plein de formes rigolotes et de couleurs vives, tout à fait ravissantes :



Oh la belle bleue, s'écria Germinal, encore, encore ! Le jardin, ne voulant pas contrarier son jardinier, lui offrit encore une image
psychédélique :


Germinal revint de sa promenade très heureux et très fier de sa production : oui, le purin 2006 était assurément un bon cru.

Ce matin, Germinal a un peu mal aux cheveux... ce doit être le passage à l'heure d'été... il n'a pas eu son compte de sommeil, sûrement...

samedi 24 mars 2007

Printemps des poètes


C'est le Printemps des Poètes, qui honore cette année René Char à l'occasion du centenaire de sa naissance...


Germinal en profite pour partager quelques vers choisis presque au hasard dans un poème du même René Char, intitulé


"Les compagnons dans le jardin"


Ne permettons pas qu'on nous enlève la part de la nature
que nous renfermons. N'en perdons pas une étamine, n'en
cédons pas un gravier d'eau.

(...)

Un poète doit laisser des traces de son passage, non des
preuves. Seules les traces font rêver.

(...)

Dans nos jardins se préparent des forêts.




Char, dans l'atelier du poète,
Quarto Gallimard, 1064 pages, 350 documents, gravures et dessins.

vendredi 23 mars 2007

Herbe à Robert

Germinal est un jardinier exclusif, qui ne fait pas dans la demi-mesure : pour lui, pas d'herbe à Nicot, point d'herbe aux chats ; non, la seule herbe qui vaille pour l'apprenti naturaliste, c'est l'herbe à Robert !

Elle lui rappelle ses premières séances de désherbage sous les arbustes de sa cour, ce sentiment de "ça y est, j'y suis dans mon jardin !". Ce souvenir fondateur est très fortement lié à l'odeur de Robert : Germinal se rappelle les premières fois qu'il s'est frotté à Robert, gardant comme un trophée sur ses blanches mains ce fumet puissant, un peu acre...

-- Quelle est votre eau de toilette, très cher, le Vétiver, de Guerlain ?
-- Que nenni ma douce amie, c'est Herbe-à-Robert, connu des initiés sous le nom de
Geranium robertianum !


Quand on le regarde de près, on se rend compte que Robert est un vrai gars de la campagne : il a le teint rose et vif, et il ne se rase pas tous les jours.

Germinal a vu hier les premières fleurs écloses dans un sous bois de bord de rivière, sur un lit de doux humus. La scène était sylvestre à souhait, à faire pâlir un paysagiste branché en mal de "woodland garden".


Salut Robert, t'as l' bonjour de Germinal !

jeudi 22 mars 2007

Le Pétasite masqué

Mercredi, jour des enfants, le jardinier avait promis de montrer à Monsieur B. ses Pétasites (japonicus 'Giganteus') plantés à l'automne dernier.

Jardiniers père et fils descendirent donc comme un seul homme en bord de Juine, habitat jugé favorable aux dits Pétasites par le père de Monsieur B..

Arrivé dans la prairie, Monsieur B. ressentait l'ivresse des grands espaces, il était prêt à admirer les plantes géantes dont son père lui avait chanté la geste :


Quelle ne fut pas sa déception une fois devant la nouvelle plate bande !

Où étaient-ils, les colosses du monde végétal, les fameux parasols de lutins avec lesquels on l'avait fait rêver ? Monsieur B. se retourna alors vers son jardinier de père, quelque peu dubitatif :

M'enfin, ils sont où, tes Pétasites ? Même les bébés bourgeons ont disparu !


Germinal n'est pas jardinier à se laisser décontenancer par un bambin, il se lança sur le champ dans la tirade botanique suivante :

"Enfant de peu de foi ! Pourquoi diable veux-tu que les Pétasites soient déjà en feuilles alors que les chênes et les charmes sont encore tous nus… regarde l'aulne sous lequel ils sont plantés, est-il en feuilles, lui ?

Les feuilles des Pétasites, si elles étaient déjà sorties, seraient condamnées à une mort certaine : il va geler encore, en mars et avril. Les Pétasites fleurissent, certes, en hiver, comme les cognassiers du japon. Car leurs fleurs étaient déjà formées l’an dernier, et elles ne gèlent pas (pas de flotte dans une fleur de Pétasite, un peu plus déjà dans celles du cognassier, beaucoup dans les grandes feuilles du Pétasite).

Dans les feuilles du cognassier, il y a déjà plus d’eau, elles pousseront donc plus tard. Dans les feuilles salades du Pétasites, il y a beaucoup d’eau, elles pousseront beaucoup plus tard.

Quant aux petits machins qui sont sortis, c’était des amorces de fleurs (des fleurs de petits bébés Pétasites) qui ont ensuite fané… A partir de l'an prochain, ces fleurs seront plus belles, comme des demi-balles de tennis, molles et sales, à ras de terre en janvier-février…

Bien sûr, si le Pétasite est trompé par la douce nature qui fait semblant d’être en mai, il pourra faire une amorce de feuille… qui restera au stade de bourgeon dense (et donc bourré de sels minéraux, sans eau) le temps que le temps soit vraiment le temps qu’il faut pour que le grand cycle s’accomplisse !"

Oh, mon Papa, s'écria alors Monsieur B., c'est beau comme du Thierry Denis !

Mon enfant, ne prononce pas le nom du Maître du Jardin du Morvan à la légère :
C'EST du Thierry Denis !

Oh, Merci mon Papa, pour cette belle leçon de sciences naturelles et de patience ! Tiens, je t'offre ce joli dessin de Pétasites :



mercredi 21 mars 2007

Vive le printemps !

Il pleut sur la vallée de la Juine :


Et quand il ne pleut pas sur la rivière, c'est la grêle qui s'abat sur la superbe auto du jardinier :


L'Homme Vert et Dame Caryatide se disent qu'ils veulent bien être gentils, mais que si c'est ça le printemps, Germinal va pouvoir se chercher de nouveaux Esprits du jardin, car eux, ils vont donner leur congé et émigrer aux Bahamas, non mais des fois !


C'est alors que Germinal sort sa botte secrète :
Dame Caryatide, ne partez pas ! Il fallait bien un peu de froid et de glace pour mettre en beauté ces hellébores que j'ai cultivées pour vous ! Tenez, oubliez les Bahamas, et acceptez ce bouquet de saison bien de chez nous !


Ouf ! Dame Caryatide reste, l'Homme Vert, bien obligé, reste aussi, le jardin de Germinal ne perdra pas ses bon Esprits... Vive le printemps !

mardi 20 mars 2007

Trombinoscope

Hier matin, les radios unanimes y sont allées de leur couplet alarmiste sur le mode "attention il peut faire froid en hiver"... Alain Baraton fut médiocre, en petite forme, pessimiste ; au Jardin du Morvan, Thierry Denis, égal à lui-même, fut d'une clarté biblique et d'un optimisme communicatif...

L'après-midi, délaissant son bureau quelques instants, Germinal alla faire sa tournée d'inspection, concentrant son attention sur les rosiers. Rien que dans la famille rugosa, il découvrit des différences de comportement spectaculaires.
Des timides prudents :



Et des carrément exubérants, à la limite de l'inconscience, comme rugosa 'Scabrosa' :



Plus loin, accroché à un vieux pommier de la prairie, Toby Tristam montre qu'il n'appartient pas à la même tribu en se déguisant en ananas, ou en petit volcan peint par Alechinsky, prêt pour l'explosion printanière :


"Qui craint le coup de froid de fin mars ?" demande le jardinier dubitatif ; ce à quoi Rosa rugosa 'Scabrosa' répond en chantant à tue-tête : "C'est pas moi, c'est pas moi !"

A-t-elle raison, a-t-elle tort, la pauvrette ?

Germinal serait heureux d'avoir l'avis de ses visiteurs, comme il a été ravi hier d'apprendre le nom du papillon de rouille du billet du 15 mars : "Robert le Diable", brrr !

lundi 19 mars 2007

Small is beautiful

En musardant au jardin, Germinal se disait hier dimanche que le concept du "jardin de curé" était décidément une trouvaille drôlement futée...

En effet, même pendant le carême, le jardinier bon chrétien, tout comme son frère le jardinier chaman adorateur de totems, peut continuer de se régaler les yeux de spectacles délicieux, à commencer par celui qu'offre l'ineffable "bête à bon Dieu" faisant ses premiers pas dans les fleurettes fluo d'une grande euphorbe wulfenii 'Characias' :


En adoptant une posture encore plus humble -- c'est à dire plus proche de l'humus -- le jardinier peut, sans déroger à une stabilité toute monastique, se croire sous les tropiques, en plongée sur une barrière de corail, et tout cela par la magie des jeunes pousses de la toute petite Euphorbia cyparissias 'Clarisse Howard' :


Plus bas, dans la prairie humide, le décor change, mais c'est la même magie qui opère : la cardamine des prés, toute de fraîcheur virginale, commence à peine à se montrer... le jardinier en adoration retient son souffle...


En vérité Germinal vous le dit, n'ayez pas peur de vous mettre à genoux devant une fleur, même une toute petite fleur, la bête à bon Dieu vous le rendra !

dimanche 18 mars 2007

Cyber-copine

Germinal a une cyber-copine : son jardin à elle est loin, très loin de Janville et de la vallée de la Juine : c'est un jardin de montagne, niché sur un versant du Parc des Ballons des Vosges.

Germinal n'a vu sa cyber-copine qu'une fois, brièvement, à Courson, sur le stand du Jardin du Morvan ; depuis, ils échangent photos de plantes, d'oiseaux et de paysages. Enfin... les paysages et les oiseaux, c'est surtout le rayon de la cyber-copine de Germinal, les oiseaux en particulier... elle en connaît un sacré rayon :


Germinal se sent tout petit devant tant de science et d'amour de la nature !

Hier était un grand jour, chargé d'émotion vraie : Germinal a reçu un colis venu des Vosges lointaines, un colis rempli de petites plantes descendues des montagnes :

Germinal est un ignorant doublé d'un dilettante, il ne sait pas encore nommer les belles surprises offertes par son amie jardinière, enfin pas toutes... Mais il est particulièrement fier d'avoir pu planter dans son jardin quelques précieux bulbes de Galanthus nivalis 'flore pleno', autrement dit, un perce neige double et rare, ici encore sur son talus vosgien :


Germinal, après avoir récité les incantations d'usage devant ses totems, a souhaité "bonne naturalisation" au beau Galanthus, qui pour le moment est très discret dans sa livrée verte ("in the green" !) au pied d'une aubépine :


En plus, Germinal est fier comme un pou de connaître une jardinière qui connaît des jardiniers connus. La cyber-copine de Germinal, c'est l'amie des stars ! Il se dit qu'un peu de cette gloire retombe forcément sur ses humbles épaules...
Germinal a rencontré une fée des jardins :


samedi 17 mars 2007

Verbascum rebelle

Au printemps dernier, Germinal a profité d'une visite à sa tante d'Angleterre pour se rendre chez la papesse de l'horticulture britannique, la grande Beth Chatto. Après avoir visité les jardins, un passage à l'espace de vente s'imposait... c'est ainsi que le jardinier janvillois est revenu avec trois molènes, officiellement dénommées Verbascum chaixii 'Gainsborough'. Les lecteurs assidus de ce carnet auront vite deviné pourquoi, parmi des milliers de plantes, l'anglomane Germinal finit par choisir cette variété en particulier...

De retour à la maison, les trois bébés "bouillon blanc" de luxe furent plantés, en "pied de marmite", et le jardinier consciencieux veilla tout l'été à ne pas laisser les jeunes plants s'épuiser à monter en hauteur à peine installés, ceci afin que se forment de belles rosettes...


Deux des bébés Gainsborough se sont docilement laissés conduire... le troisième s'est constamment rebellé, et fait aujourd'hui figure de vilain petit canard. Ceci dit, il est à l'évidence plein de vie, et Germinal ne désespère pas de voir le vilain petit canard se révéler être un beau grand cygne... Patience... Wait and see, comme on dit dans l'Essex, chez Beth Chatto :


vendredi 16 mars 2007

Aha !

Dans les jardins anglais du dix-huitième siècle, on s'évertuait à reproduire l'illusion de nature. On jouait à se faire peur, en fabriquant des vraies-fausses grottes, des vraies-fausses ruines, dans l'esprit des romans "gothiques" d'Ann Radcliffe, Matthew Lewis, ou Horace Walpole *. L'autre grande préoccupation des paysagistes anglais de l'époque était de créer une perspective ; pour faire plus chic, ils appelaient ça une "vista". Et pour que la vue du domaine depuis la grande demeure ne fût point brisée par quelque vulgaire mur ou clôture, lesdits paysagistes inventèrent l'ingénieux "aha" (ou "ha-ha"), illustré ci-dessus. On voit ici le pauvre mouton empêché par le aha de pénétrer dans le jardin d'ornement. L'étymologie du mot prend néanmoins sa source dans une autre situation : imaginez le gentleman sur son coursier, en pleine chasse à courre au renard ; le rusé goupil file se réfugier sous les rosiers de Mylady, le fier coursier, pas idiot, pile net devant l'obstacle invisible que constitue le fossé, manquant de désarçonner son cavalier, lequel s'exclame : "Aha !".

Le nom de cet ingénieuse barrière invisible imite donc la réaction de surprise du pauvre humain confronté à l'inattendu...

Germinal en son jardin, il y a quelques années de cela, poussa pareille exclamation de surprise
alors que, le nez au vent, il se trouvait aux commandes de la vieille tondeuse auto-portée héritée de ses prédécesseurs... et qu'il passa dans sa prairie sur une souche à ras de sol : Aha ! (Exit la tondeuse auto-portée...)

Germinal s'est depuis acheté une très jolie faux ; qui ne fait pas de bruit, qui ne sent
pas mauvais ; qui lui permet de travailler au rythme de la nature...

Depuis, Germinal continue de s'exclamer : Aha ! Mais ces nouveaux "Aha !" n'expriment plus du dépit
: Germinal a changé de perspective, il ne rêve plus de tondeuses auto-portées !

Germinal lève les yeux au ciel, et contemple la ramure du grand platane : Aha !


Germinal baisse les yeux, passe de l'air à l'eau, et regarde la Juine au pied du platane ... Aha !


Germinal passe devant son tas de bois en équilibre instable, et aperçoit le soleil de l'après-midi qui passe entre les bûches... Aha... La belle vista que voilà !


Germinal a beaucoup de chance, son jardin lui réserve plein de bonnes surprises : Aha !



*Merci Alticola !
(voir son commentaire sur "La force du papillon")


jeudi 15 mars 2007

La force du papillon

Il y a peu, le jardinier en pleine crise mystique dissertait sur les objets de son culte terrien. Il dévoilait à la face du monde les Totems qui ornent son jardin...


Hier, c'était une chaude après-midi de fin d'hiver déguisée en début d'été... le jardinier faisait semblant de bêcher une extension de potager, quand son oeil fut accroché par un léger frémissement.


C'était un papillon, en arrêt sur une des pierres sacrées du jardin. Un papillon sur une pierre, fugace réunion de l'éphémère et de l'éternel... Le jardinier se sentit aussitôt pousser des ailes lyriques :

Joli papillon de rouille,
venu rendre visite à Germinal qui son front mouille.
Papillon, léger comme une plume
posée sur une enclume...

A ce stade du billet du jour, les aimables lectrices et lecteurs de ce carnet auront compris pourquoi Germinal aime tant citer les poèmes des autres...

Mais qu'importe ! Adorable petite bestiole, comme le jardinier t'est reconnaissant de l'avoir ainsi détourné de son labeur ! Après t'avoir contemplé, la bêche lui semblait légère, légère...