Vous avez dit étrange ?
Aujourd'hui, Germinal offre à ses visiteurs un poème anglais et fantasque ; il l'a traduit avec amour pour saluer tous ses nouveaux amis :
Jardinier étrange
Au dessus des prairies
bordées par les osiers tranquilles, rêve la mare;
c'est là que, l'été, les moucherons s'affairent,
là, dans la somnolence bleue d'après midi,
qu'on entend clapoter l'eau dans les ombrages,
tandis qu'au loin patientent les fraîches frondaisons.
Un jeune homme habitait là,
son visage était vif et triste, plein d'imagination fantasque;
il répétait, tel qu'il l'entendait,
le discours allitératif de l'esprit des eaux,
passant la main dans ses cheveux pâles,
ravi, sans y penser.
C'est dans son jardin
inculte (l'ordre l'avait en horreur),
qu'un jour, pris d'un coup de folie hivernale
(un fléau qui lui faisait perdre sa prudence
à mesure qu'il gelait fort)
l'esprit des eaux vint ravir le jeune homme.
Keith Douglas, 1935.
J'aime cette vision d'un jardin comme espace mystérieux, où l'homme n'est que de passage... Voici le même, dans sa version d'origine... :
Strange Gardener
Over the meadows
framed in the quiet osiers, dreams the pond;
region of summer gnat-busyness
and, in the afternoon's blue drowsiness,
plops among the water shadows:
and the cool trees wait beyond.
A young man lived there
with a swift, sad face, and full of phantasy,
repeating, as he heard it,
the alliterative speech of the water spirit;
smoothing his pale hair
with automatic ecstasy.
This was his garden
uncultivated (order hated him);
whence, in a winter madness
(whose scourge drove him to recklessness
seeing the frost harden),
the water spirit translated him.
Keith Douglas, 1935.
1 commentaire:
Les jonquilles vous vont à ravir, Germinal !
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