Indigènes
Après les euphorbes horticoles, place aux indigènes du jardin, celles qui poussent sans qu'on leur demande rien. Vérification faite dans l'Atlas de la flore sauvage du département de l'Essonne -- un très bel ouvrage dont je ne suis pas peu fier, et qui ne recense pas moins de treize euphorbes différentes rien que dans le département-- j'ai l'honneur de vous présenter Euphorbia lathyris L., alias Euphorbe épurge.
D'année en année, elle voyage beaucoup dans le jardin, mais toujours avec une prédilection pour les coins ombrés. Cette année, une colonie assez importante a élu domicile autour du composteur. En bord de Juine, j'en ai vu des monstrueuses : elles aiment manifestement l'humidité. Fort de ma récente science, je suis par ailleurs en mesure d'affirmer bien haut que c'est la seule euphorbe de notre flore -- naturalisée et non indigène, soyons précis jusqu'au bout -- dont les feuilles sont opposées !
Elle était autrefois cultivée dans les jardins, étant censée posséder la vertu d'éloigner les taupes. La croyance semble tenace : une voisine m'en a réclamé des pieds l'autre jour, pour éloigner "ses" taupes. Vu le peu de cas que "mes" taupes ont l'air de faire de l'épurge dans mon jardin, je me permets d'entretenir quelque doute sur l'efficacité du procédé... Dernière, précision, linguistique celle-là, pour souligner la proximité du nom "épurge" avec le nom vernaculaire des l'euphorbes en anglais : spurge... fascinant, non ?
Un dernier petit mot, pour mentionner une plante beaucoup moins voyante, souvent ravalée au rang de simple mauvaise herbe : j'ai nommé Euphorbia peplus L., une vraie indigène, elle, autrement connue sous le nom d'Euphorbe des jardins. A y regarder de près, elle a tout d'une grande... en miniature : tige rouge, fleur fluo... Je la trouve émouvante, cette mini euphorbe. Elle a droit a une photo grand format !
1 commentaire:
Je me trompe... ou... Germinal serait légèrement euphorbophile ?
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