vendredi 28 mars 2008

Le sexe des jardins

Le dernier commentaire de l'amie Noisette a mis la puce à l'oreille de Germinal :


Les femmes ne jardineraient-elles pas comme les hommes (et lycée de Versailles) ?

Un "jardin de femme" serait-il rose et sucré, peuplé de froufroutantes fleurettes féériques ?

Un "jardin d'homme" serait-il bleu et musclé, structuré de vigoureuses plantes graphiques autant qu'architecturales ?



Bref, les jardins auraient-ils
un sexe
?



Le débat est lancé :
Germinal brûle de connaître l'avis de ses amis !

12 commentaires:

Unknown a dit…

Ce qui est drôle,petit détail perso,c'est que de la 6ème à la terminale j'étais au "lycée de jeunes filles" de Versailles ce qui ne me rajeunit pas!En tout les cas une autre époque.

Anonyme a dit…

un Coeur de Marie en active détumescence?

Carole a dit…

Mon jardin a-t-il un sexe ?? Drôle de question que je ne me suis jamais posée... ce qui est sûr, c'est que depuis que j'ai récupéré le dernier catalogue de rosiers anciens André Eve à Schoppenwihr, je le vois de plus en plus "à l'eau de rose" - mais je n'en exclus pas pour autant les vivaces bleues. Par contre, point de couleurs vives comme le rouge ou le jaune (bien que quelques plantes tentent une percée, et je n'ai pas le coeur de les arracher).
Je vais de ce pas demander à mon mari ce qu'il en pense, il a toujours des remarques intéressantes.

Bon, alors voilà ce qu'il a dit "Ton jardin est bisexué - tel une plante il a des attributs mâles et femelles" et c'est là que j'apprends, ô surprise, qu'une partie de MON jardin est considérée comme lui "appartenant" ! (la partie gazon, jeux des enfants, murets, tout ce qui a été construit vite et "en puissance") Le derrière de la maison est considéré comme mon territoire où "c'est plus complexe" et où je m'approprie l'espace d'une manière "plus féminine" (plus bordélique ? - pardon my French). En tout cas merci Germinal, cette question a eu le mérite d'initier une discussion très intéressante entre époux, (il a été intarissable), j'ai appris des choses nouvelles sur la manière dont mon cher et tendre considérait ce que je considère comme MON jardin !!

Anonyme a dit…

Ah! voilà une bonne question à poser à Monique Wittig!
Elle répondrait certainement que les jardins n'ont pas un sexe, mais plusieurs (un voire deux par fleur!), mais qu'assurément ils ont un genre. Et que le genre, ça se construit... L'essentiel, c'est que le jardinier offre des fleurs à son épouse, non?;-)

Anonyme a dit…

Lorsque je dis « mon Jardin », ce qui me vient à l’esprit est le sentiment amoureux.
Ni jardin de femme, ni jardin d’homme.
Il est « mon Jardin », comme je dirais « mon amant ».
Je l’espère, je l’attends, je lui offre des cadeaux. Serait-il un Jardin entretenu ?
Parfois oui, parfois non.
Mes cadeaux se comptent en gribouillis sur les pages d’un catalogue (illustré ou pas…), en paquets déballés pleins de petits godets, en regards attentifs, en gestes attentionnés.

Mon bel amant au parfum d’air des cimes me décourage aussi quelquefois quand il flirte trop avec les herbes folles, histoire de me reprocher mes absences. Etre amoureuse de qui n’en fait qu’à sa tête de pioche n’est pas toujours une sinécure.

Mais je lui pardonne tout quand il m’invite à la promenade dans l’air frais du matin.
Je crois le connaître par cœur et pourtant toujours il m’étonne.
Ses imperfections m’émeuvent.

Il me laisse toujours l’espoir que notre histoire perdurera, hors de toute habitude.
Rien ni personne ne le domptera, ni homme, ni femme.
Quand je l’ai voulu très blanc, il a ressemé du bleu partout.
Quand je lui ai mis du rose, trop rose, il a appelé un lièvre à la rescousse.
Je me dois de le séduire avec mes gants verts, sinon il me boude.

Mais histoire d’amant et histoire de mari se mêlent souvent, même en dehors du théâtre bourgeois.
Mon jardin l’a compris quand mon mari débarque avec ses allures de jardinier conquérant qui creusera les trous de plantation les plus gros pour plaire à sa jardinière …

Mon jardin ne sera jamais ni un jardin d’homme, ni un jardin de femme. Mais ce qui est sûr c’est que le jardinier, la jardinière et leur Jardin ont des aventures à vivre ensemble.

Anonyme a dit…

Incontestablement oui.... mon Jardin, mon prolongement...
Jardin jupon de campanule, Jardin dentelle de Malines, Jardin Hochet du vent...Un jardin de femme est apprivoisé mais non dompté ... encadré mais non taillé. La jardinière se fait maternelle, le jardinier matériel. Les fleurs de la jardinière se découvrent de près, celles du jardinier se voient de loin...

Germinal a dit…

A vous lire, mesdames, Germinal se dit que, malgré ses pétasites-mastodontes-crocodiles et autres Panicum-colonnes, il doit receler une sacrée part de féminité... Merci infiniment pour ces témoignages pleins de sensibilité !

Anonyme a dit…

Si le jardin de Germinal a sa part de féminité, le mien se décline parfois au masculin...
Les jardins ne me semblent pas avoir de sexe mais du caractère.
Alticola a si bien parlé qu'il ne reste plus rien à dire. Merci alticola.

Unknown a dit…

Je pensais que pour une femme un jardin était comme un dernier enfant ou un substitut d'enfant.
A la réflexion j'ai une grande préférence pour la proposition d'Alticola.

Anonyme a dit…

Après la question du sexe des anges, celle du sexe du jardin. Cela m'amène à en poser une autre: et si Emma Bovary avait aimé son jardin, que lui serait-il arrivé?
Amis blogueurs, je vous mets au défit d'envoyer un script (soyons modernes) à Gustave...

Anonyme a dit…

Un script? ça ne va pas la tête? Bon sang, mais c'est bien sûr... je voulais dire un pitch, of course!

Anonyme a dit…

Déjà pour les humains, j'ai du mal à répondre à cette question et donner une définition de la féminité et de la masculinité... Alors pour un jardin !