mardi 12 juin 2007

Patates, sulphate et dents de lion

Un poème, ça faisait longtemps... Un poème irlandais, de Patrick Kavanagh (1904-1967), qui fut vraiment paysan avant de monter à Dublin et de faire le poète pour de bon.

Le sulphatage des pommes de terre est ici prétexte à une célébration des petits riens qui font la vie belle.

Deux belles images à retenir : les roses commes des jeunes filles suspendues du ciel, et les pissenlits qui montrent à qui veut bien le voir leur coeur mal-aimé... Germinal adore, lui qui a commencé à jardiner en contournant les pissenlits avec la tondeuse !



Spraying the Potatoes


The barrels of blue potato-spray
Stood on a headland in July
Beside an orchard wall where roses
Were young girls hanging from the sky.

The flocks of green potato stalks
Were blossom spread for sudden flight,
The Kerr's Pinks in frivelled blue,
The Arran Banners wearing white.

And over that potato-field
A lazy veil of woven sun,
Dandelions growing on headlands, showing
Their unloved hearts to everyone.

And I was there with a knapsack sprayer
On the barrel's edge poised. A wasp was floating
Dead on a sunken briar leaf
Over a copper-poisoned ocean.


The axle-roll of a rut-locked cart
Broke the burnt stick of noon in two.
An old man came through a cornfield
Remembering his youth and some Ruth he knew.

He turned my way. 'God further the work'.
He echoed an ancient farming prayer.
I thanked him. He eyed the potato drills.
He said: 'You are bound to have good ones there'.

We talked and our talk was a theme of kings,
A theme for strings. He hunkered down
In the shade of the orchard wall. O roses
The old man dies in the young girl's frown.

And poet lost to potato-fields,
Remembering the lime and copper smell
Of the spraying barrels he is not lost
Or till blossomed stalks cannot weave a spell.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Germinal, vous êtes sectaire ! Comment voulez-vous que je puisse admirer la beauté de votre poème, malgré tous les efforts que je fais pour appeler quelques vieilles réminiscences du Carpentier-Fialip de ma jeunesse. Devant toutes ces strophes qui doivent être remplies de jolies métaphores, je me sens comme une de vos bêtes à cornes en train d'admirer les pissenlits ! Par pitié, donnez-nous quelques traductions. Merci.
Au sujet du "truc", il pourrait bien vous servir de tabouret à une patte, pour traire les vaches, mais il faut le garder attaché à la taille !

Anonyme a dit…

Ah, merci, merci Germinal...
Pour ceux qui désireraient en savoir plus sur le poète-paysan :

www.tcd.ie/English/patrickkavanagh/

On y trouve plein de délicieux poèmes dont un qui parle de montagnes noires, Shancoduff.

fourmi citadine a dit…

merci à st Médard pour le nom de la campanule (c'est la première fois que je m'adresse à un saint, je l'imagine avec une barbe et un grand chapeau d'où tombe la pluie...)mais cette "sarastro", je ne l'ai pas trouvée dans le catalogue du jardin du Morvan, quelqu'un aurait-il un tuyau ? merci d'avance!
autrement,merci à Germinal pour la poésie, j'ai cru entendre une voix qui me parlait anglais ...(non mon pseudo n'est pas Jeanne d'Arc )
salut à tous les jardiniers !

Anonyme a dit…

Saratro est une découverte d'un esquellent pipiniériste Allemand ou autrichien (il avait un stand pendant deux ans face à celui du JdM à St Jean)
Si mes souvenirs sont fidèles "Srastor" a été présenté par le catalogue de Thierry il y a peu d'années
http://mtsa.over-blog.com/article-1309267-6.html

la campanule est dans les pieds mères ("Kent Bell" le fait itou)

Germinal a dit…

Le Moustachu stagiaire est un véritable disque dur botanique !

Non, délicieuse Iris, Germinal n'est pas sectaire, seulement très paresseux !